La France explore de nombreuses solutions technologiques afin d’appuyer la compréhension épidémiologique du virus, d’améliorer le traitement sanitaire de la crise ou encore de faciliter la sortie de confinement.
Selon un communiqué émanant du Secrétariat d’Etat chargé du numérique, en date du 8 avril,
“Les technologies numériques sont particulièrement sollicitées :
▪ Le déploiement de solutions d’orientation des patients en fonction de leurs symptômes afin de désengorger les numéros d’urgence (ex : maladiecoronavirus.fr) ;
▪ Le recours massif à la télémédecine et à la télésurveillance médicale afin de désengorger les services hospitaliers et d’assurer le monitoring des patients en ambulatoire (ex : application Covidom de l’APHP) ;
▪ L’utilisation de données anonymisées et agrégées de déplacement de population afin de mieux comprendre et anticiper la diffusion de l’épidémie ;
▪ La participation à l’initiative européenne Pan-European Privacy-Preserving Proximity Tracing à travers le projet « Stop Covid » afin de développer une application de suivi des interactions sociales des personnes contaminées (voir ci-dessous), respectant notre cadre de respect de la vie privée ;
▪ L’utilisation de l’Intelligence artificielle et du big data afin d’améliorer la compréhension de l’évolution de la maladie ainsi que sa détection ;
▪ Etc. Ces outils (maladiecoronavirus.fr, télésurveillance médicale…) ont été massivement déployés à l’occasion de la crise du covid-19. D’autres (PEPP-PT, outils d’intelligence artificielle…) sont en cours de développement ou d’implémentation, sans que leur pertinence ou leur efficacité ne soient à ce jour avérées.
Les travaux sont menés conjointement par le Ministère de la Santé et des Solidarités, le Secrétariat d’Etat chargé du Numérique et Jean Castex, en lien avec le Ministère de la Justice et le Ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation. Afin de garantir la conformité de ceux-ci avec les cadres européen et français de protection de la vie privée (notamment le RGPD), la CNIL est étroitement associée, dans le respect de son indépendance.
La France est en étroite coopération avec les autres pays qui explorent ou utilisent, à des niveaux plus ou moins avancés, différentes solutions technologiques dans leur stratégie de gestion de l’épidémie afin d’accélérer collectivement l’identification et la mise en place des meilleures solutions.
Projet Stop Covid / PEPP PT
Le Fraunhofer Heinrich Hertz Institut (Allemagne), l’Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne et l’Inria ont initié le projet Pan-European Privacy-Preserving Proximity Tracing. L’objectif du projet PEPP-PT repose sur l’identification des individus avec qui une personne testée positive au COVID-19 a été en contact prolongé dans les jours précédents son dépistage afin de les informer et qu’elles ne diffusent pas à leur tour le virus. Il repose sur les prérequis suivants : une application open source, installée volontairement, protectrice de la vie privée et respectueuse du Règlement Général de Protection des Données.
Sous la supervision du Ministère de la Santé et des Solidarités et du Secrétariat d’Etat chargé du Numérique, en lien avec le Ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, Inria pilotera le projet « Stop Covid » et la task-force française ayant pour mission de développer un prototype d’application en lien avec les travaux européens et d’instruire les différentes questions techniques. Les travaux s’appuient sur l’expertise de l’ANSSI et la Direction du Numérique de l’Etat pour garantir la résilience et la sécurité des solutions étudiées. Ils associent étroitement la CNIL, dans le respect de son indépendance, afin d’apporter toutes les garanties de protection de la vie privée nécessaire.
De nombreux points techniques critiques restent encore à appréhender afin de lever les incertitudes sur la faisabilité technologique et l’efficacité sanitaire d’une telle application. Le projet PEPP-PT nécessitera vraisemblablement plusieurs semaines de développement. Il importe donc d’anticiper afin qu’une technologie adaptée à nos pratiques et législations puisse, le cas échéant, être disponible au moment de la sortie de confinement. Le déploiement d’une telle solution fera, le cas échéant, l’objet d’une consultation par le Gouvernement dans le cadre de la stratégie française de sortie de crise.”
Publié le 08/04/2020