Timothée Périn, Président Directeur Général de PERIN Sécurité & Télésurveillance, a fait le choix, en 2013, de reprendre, en tant qu’actionnaire unique, la société familiale créée en 1827. Un beau défi que ce descendant, de 6ème génération, assume pleinement et dont il est particulièrement fier, aujourd’hui. Epaulé par un directeur général opérationnel, Philippe Ablard, arrivé dans la société en 2014, ils ont, tous deux, entrepris d’établir un plan stratégique, dont l’objectif principal est d’atteindre un Chiffre d’affaires de 10 Millions d’euros en 2020. C’est au cours d’un entretien que ce chef d’entreprise, adhérent de GPMSE Télésurveillance, revient sur ce challenge et les perspectives à venir.
Pourriez-vous revenir sur l’histoire de cette belle entreprise qui a démarré, voici 191 ans, dans un tout autre secteur d’activité…
L’entreprise familiale PERIN a démarré ses premières activités dans l’extraction de la chaux des carrières de Warcq, à proximité de Charleville-Mézières, commune dans laquelle réside encore aujourd’hui le siège social. Après la seconde guerre mondiale, elle connait un réel essor, en se spécialisant dans le négoce du charbon et la maintenance du système de chauffage, puis se diversifie. En 1990, présente sur tout l’hexagone, dans différents secteurs d’activité, via ses 70 sites géographiques, elle compte alors 800 salariés et représente un chiffre d’affaires de 160 millions d’euros. Il y a tout juste 20 ans, la majorité de ses différentes activités ont été vendues, la stratégie étant de se concentrer sur le marché de la sécurité.
Cap 10 est un plan stratégique de développement dont l’objectif principal est d’atteindre 10 millions d’euros de CA à l’horizon 2020. Un vrai défi !…
Ce plan stratégique, instauré en 2015, détermine une croissance interne mais également externe du Groupe. Pour cela, une importante réorganisation a été nécessaire.
En interne, elle s’est traduite par l’établissement d’un comité de direction, une définition précise des rôles et attentes de chaque direction (commerciale, technique, contrôle de gestion, qualité, communication, télésurveillance), la création d’un service communication, de façon à accroître notre notoriété et d’une direction Télésurveillance.
Concernant la croissance externe, le Groupe PERIN étant déjà présent à Charleville-Mézières, Reims, Troyes, Amiens et Compiègne, nous avons saisi l’opportunité de la possibilité d’acquérir les sociétés Omni Sécurité et Omni Protections, en 2016, pour nous implanter à Mulhouse. Nous voulons être une référence sur le Nord-Est ! Cette société, d’un Chiffre d’affaires de 2,2 millions d’euros, à l’époque, détenait une station centrale de télésurveillance (SCT) certifiée Apsad P3 et comptait 2 000 abonnés. Avec notre SCT situé à Compiègne, nous sommes alors passés de 6 000 à 8 000 abonnés. Le Groupe a réellement pris un nouveau départ suite à cette acquisition. Nous sommes passés, cette année-là, de 60 à 80 salariés. Puis, l’année dernière, la conjoncture nous a permis de nous implanter à Metz, en rachetant le fonds de commerce de Serviatec, installateur en sécurité électronique. Cette opportunité d’affirmer une présence, dans un secteur géographique sur lequel sont présents certains de nos clients, était nécessaire, de façon à renforcer la fidélisation, via la proximité de techniciens.
Aujourd’hui, le Groupe PERIN Sécurité compte 90 salariés, deux SCT de télésurveillance, soit 8 000 abonnés, pour un chiffre d’affaires de 8,5 millions d’euros, dont 3,5 millions d’euros de CA en télésurveillance et 5 millions d’euros de CA pour PERIN Sécurité. Concernant les deux PC de télésurveillance basés à Mulhouse et Compiègne, la mise en miroir des bases de données est en cours, de façon à accroitre leur disponibilité, dans un souci de performance, mais également à intensifier la protection des données.
Ces deux dernières acquisitions nous ont permis d’atteindre une taille critique suffisante pour proposer des services innovants à nos clients. En outre, sur un secteur d’activité très concurrentiel, et suite à l’annonce de l’arrêt des numéros surtaxés, notre challenge est créer et offrir de nouveaux services pour nous différencier et veiller à la rentabilité de l’entreprise.
Deux ans après avoir lancé CAP10, Philippe Ablard part en retraite. Un successeur est-il désigné ?
Avec Philippe Ablard, j’ai réussi à lancer CAP10 et nous l’avons mené, jusqu’à présent, avec succès. Et je remercie chaleureusement Philippe pour son remarquable investissement durant ces deux années. Je peux affirmer que notre pari de croissance interne est aujourd’hui gagné ; nous allons donc, à présent, nous attacher, plus particulièrement, à la croissance externe. En effet, si notre notoriété est acquise dans le Nord-Est, via nos sept agences, nous avons pour ambition de saisir de nouvelles opportunités pour nous étendre à Paris, Lille et Strasbourg les 5 prochaines années.
Or, compte tenu de l’organisation du Groupe, assez complexe géographiquement, il m’est indispensable d’être soutenu par un Directeur Général Opérationnel. Le successeur de Philippe Ablard a donc été recruté. Il s’agit de Philippe de Lauzanne, 46 ans, ingénieur de formation, ayant travaillé 12 ans chez Saint Gobain en tant que Directeur d’usine, Directeur de la relation client et directeur d’exploitation, puis trois ans chez Spaciotempo, filiale de GL Event, en tant que Directeur Général adjoint. Il sera présenté à l’ensemble des adhérents GPMSE Installation et Télésurveillance, ainsi qu’aux partenaires, lors de l’Assemblée Générale, à Madrid, les 31 mai et 1er juin prochains.
Interview rédigée et publiée le 24 mai 2018 par Virginie Cadieu