Francis Serrano
Lieutenant-Colonel (RC) de la Gendarmerie Nationale
Président de l’IESAS, Institut Européen des Sciences Avancées de la Sécurité
1 ) L’IESAS est un espace de réflexion sur la sécurité et la sûreté reconnu en France et en Europe. Quelles sont les principales thématiques sur lesquelles vous travaillez actuellement et comment ces recherches influencent-elles les politiques de sécurité au niveau français et européen ?
L’IESAS est effectivement un lieu d’échange et de partage d’expertises, d’expériences opérationnelles, qui tire profit de la qualité de ses membres issus du secteur public et privé ; ces derniers par leur engagement, contribuent à faire vivre l’Institut et le tenir à la pointe de l’actualité.
L’institut est surtout connu en France, toutefois nous avons des points de contact en Belgique, Italie, Espagne. Nous avons en projet d’ouvrir des antennes à Toulouse et Marseille en 2025.
Nous sommes loin d’influencer au niveau que l’on souhaiterait, je préfère utiliser « proposer » que « influencer », si vous me le permettez, ce qui ne nous empêche pas tout de même, de contribuer à la réflexion du continuum de la sécurité. Nos membres se sont mobilisés, et investis, pour produire un Livre blanc en 2023, qui aborde clairement certaines préoccupations de sécurité/sûreté et ont tenté avec honnêteté de proposer des voies possibles.
Nos thématiques actuelles se concentrent sur les nouvelles technologies et leur usage, les solutions à base d’Intelligence Artificielle, et la Cyber dans son ensemble.
2) Face à l’évolution rapide des menaces, notamment les cyberattaques et le terrorisme, quelles sont, selon vous, les avancées les plus importantes que le secteur de la sécurité électronique doit prioriser pour mieux protéger les infrastructures industrielles et la sécurité de nos citoyens au quotidien ?
A mon sens, il faut le souligner, c’est bien la perception que les clients utilisateurs de dispositifs de sûreté/sécurité nous renvoient, et sans avoir peur de me tromper, je pense que la confiance du client est présente, et c’est très positif. Le tissu français des sociétés de sécurité électronique, s’est particulièrement professionnalisé, avec en prime de nombreux exemples d’innovations, et une capacité d’adaptation aux nouveaux défis particulièrement exemplaire, se traduisant par des investissements tant en moyens qu’en ressources qualifiées, qui participent à une offre assez riche sur le marché et plutôt bien accueillie. Ces mêmes entreprises proposent de multiples solutions, adaptées aux risques et menaces que nous rencontrons, et ce n’est pas le fruit du hasard, mais bien un engagement de tous les professionnels du secteur, et ce depuis des décennies, qui n’ont eu de cesse que d’améliorer leur process, développer des solutions qualitatives et pérennes, prenant en compte les attentes du marché.
Les entreprises de sécurité électronique, se doivent de prioriser leurs propres actions, en fonction de la nature des risques et menaces qui peuvent impacter leurs clients, comme leur nature d’activité (sites sensibles par exemple).
Identifier avec leurs clients les enjeux, et menaces particulières, pour apporter la solution la plus adaptée et efficace.
Nous ne devons pas faire l’économie de contacter les services spécialisés de l’état (DRSD, DGSI par exemple), qui prodiguent de très bons conseils, et accompagnent s’il le faut, dans la mise en place d’une stratégie sécuritaire sur les sites sensibles, ou à risque.
Les professionnels ont à leur disposition de nombreux outils, qui leur permettent d’analyser avec pertinence, les besoins et attentes de leurs clients. Cet exercice se fait en amont, doit être partagé avec le client, et aboutir à une réciprocité d’échanges nécessaires, afin de déterminer quelle sera la meilleure solution à mettre en place.
3) L’IESAS collabore avec des acteurs variés, publics et privés. Pouvez-vous nous donner des exemples concrets de partenariats ou de projets récents qui illustrent l’impact de ces collaborations sur le renforcement de la sécurité en France et/ou en Europe ?
L’institut pendant des années, n’a pas souhaité instaurer de partenariats, et j’avoue que depuis ma présidence de l’IESAS, j’ai souhaité en accord avec le bureau développer les échanges, notamment avec des acteurs ou des institutions dont la réciprocité d’intérêts est réelle et concrète.
Nous avons actuellement des partenariats avec la cellule Intelligence Economique de l’IHEDN, Le GPMSE, l’Agora des Directeurs des directeurs Sécurité/Sûreté, le MBA EOGN, Ecole de Guerre Economique, AG2R La Mondiale, Milipol, Frenchshield, Veille Mag, Expoprotection, le journal En Toute Sécurité, et d’autres sont à l’étude.
Quelques exemples concrets de collaboration avec des partenaires :
- GMPSE – depuis 3 ans, nous co-organisons une réunion publique/an dans les locaux de la Garde Républicaine sur les nouvelles technologies, et ces rencontres sont un vrai succès que nous partageons avec le GPMSE.
- MBA EOGN, nous accueillons à la demande de l’EOGN des auditeurs du MBA pour partager une matinée sur des thématiques en relation avec leur formation.
- ETS, a participé très largement à l’élaboration du Livre Blanc de l’IESAS et sa promotion.
Nous avons d’autres échanges sous forme de workshop entre membres et partenaires, que nous souhaitons conserver uniquement à la discrétion des participants.