Mélanie BENARD-CROZAT
Rédactrice en chef S&D Magazine et IMPACT FOR THE FUTURE
- Pourquoi faut-il bâtir une stratégie RSE, quelle que soit la taille de son entreprise ?
Mais déjà qu’est ce que la RSE ?
En 2011, la Commission européenne définit la responsabilité sociétale des entreprises comme « la responsabilité des entreprises vis-à-vis des effets qu’elles exercent sur la société », autrement dit la contribution des entreprises aux enjeux du développement durable et leurs efforts pour avoir un impact positif sur la société tout en étant économiquement viable.
Elle est notamment encadrée par la norme ISO 26000 qui définit le périmètre de la RSE autour de sept axes :
- la gouvernance de l’organisation
- les droits de l’homme
- les relations et conditions de travail
- l’environnement
- la loyauté des pratiques
- les questions relatives aux consommateurs
- les communautés et le développement local
Pourquoi une stratégie RSE ?
Parce que la RSE est une boussole stratégique source d’opportunités dès lors qu’elle est intégrée dans les activités de l’entreprise.
Elle vise à transformer les pratiques et les activités, vers une performance globale : économique, environnementale et sociale.
Car si le rôle de l’entreprise est d’être profitable, il est aussi de créer de la valeur pour ses parties prenantes et son territoire. Et cela de façon durable. Les deux ne sont pas opposables, mais vont de paire.
La RSE, c’est donc une nouvelle façon d’envisager l’entreprise dans un monde qui bouge, qui évolue, qui se trouve bousculé. Elle est un pilier pour pouvoir s’adapter et anticiper les changements plutôt que les subir en adressant les 5 volets clés que sont l’environnement, le social, l’économie, la gouvernance et le territoire. Et dans un monde instable, cela fait plus que sens…
Elle permet notamment de réduire ses risques environnementaux, climatiques, sociaux, économiques, juridiques ou encore réputationnels.
Sur le volet environnemental, elle peut permettre de réduire ses émissions de gaz à effet de serre, ses déchets, préserver la biodiversité ou encore éco-concevoir ses produits et services…
Sur le plan économique, elle permet de réaliser des économies. Vis à vis des parties prenantes de l’entreprise, elle continue à améliorer la réputation et l’image de l’entreprise, de satisfaire les attentes de ses clients et des consommateurs très en demande, de se différencier de ses concurrents et remporter de nouveaux marchés, de répondre aux nouvelles contraintes des appels d’offres, d’attirer les investisseurs ou encore d’obtenir des taux de financement plus avantageux.
D’un point de vue capital humain, cette stratégie RSE engagée et valorisée permet d’améliorer sa marque employeur, de motiver ses équipes et d’attirer les talents, de (re)donner du sens à l’entreprise, d’innover de manière responsable, d’améliorer les conditions de travail ou encore de contribuer à réduire les inégalités ou encore au développement économique du territoire…
Vous n’êtres pas convaincus ?
L’étude de France Stratégie sur la RSE et la compétitivité le prouve : la RSE procure un gain de performance en moyenne de l’ordre de 13 % par rapport aux entreprises qui ne l’introduisent pas.
- S’il faut faire des choix, quelles sont les actions à prioriser ?
Avant de pouvoir identifier les actions à mettre en œuvre, il faut établir une matrice de matérialité qui permet de hiérarchiser la multitude d’enjeux posée par le diagnostic RSE au regard des priorités de l’entreprise et des attentes des parties prenantes.
La première étape d’une stratégie RSE consiste donc à identifier les enjeux RSE pouvant avoir un impact significatif sur l’entreprise, ses activités et sa capacité à créer de la valeur financière et extra-financière.
La seconde est de prendre en compte le point de vue des parties prenantes de l’entreprise sur ces enjeux.
L’analyse de matérialité va ainsi permettre de croiser sur 2 axes l’appréciation des enjeux selon leur impact sur l’activité de l’entreprise et le niveau d’attente des parties prenantes. C’est ainsi qu’apparaissent les enjeux dont l’importance est partagée et ceux pour lesquels la perception est plus nuancée.
Ensuite, selon une grille, on peut débuter un audit simple et pragmatique des actions réalisées par l’entreprise, car même si vous pensez n’avoir aucune action engagée, vous verrez rapidement que c’est souvent inexact.
Il est conseillé de passer en revue les différents volets : économie, gouvernance, environnement, social et sociétal.
Pour le volet économique, les questions vont porter sur la rentabilité, les modes de financement, la qualité et la conformité du produit ou du service, les relations avec les clients mais aussi les fournisseurs, les achats responsables, l’éthique dans l’innovation…
Pour la gouvernance, il sera question de la conformité et du processus de gestion des risques, du partage de la valeur, de la transparence et la communication sur le modèle économique de l’entreprise, sa stratégie, et l’intégration des enjeux RSE, des relations avec les parties prenantes, mais aussi de la cybersécurité, de la diversité au sein des instances de gouvernance et dirigeantes ou de l’éthique des affaires…
Concernant l’environnement, vous pouvez analyser votre réduction des impacts de l’activité sur l’environnement, la mobilité responsable, la gestion efficiente de l’énergie et de l’eau, la gestion des déchets, la prévention et la contrôle de la pollution, le recyclage, l’éco-conception, protection et restauration de la biodiversité et des écosystèmes…
Le volet social consacre des sujets comme le respect des règles en matière de santé et sécurité au travail, la qualité de vie au travail, le management en adéquation avec les valeurs de l’entreprise, la formation et l’employabilité, l’égalité professionnelle, la politique de rémunération, le dialogue social…
Le pilier sociétal vous invite à regarder votre ancrage territorial et les actions engagées en ce sens.
Les objectifs en matière de RSE que vous vous fixez doivent rester clairs, réalisables, mais aussi mesurables au regard de votre taille, de votre activité et de vos capacités financières. C’est un processus qui demande du temps et beaucoup d’humilité. C’est une approche durable qui se construit dans le temps et engage l’entreprise dans un cycle d’amélioration continue ; une approche dans laquelle il est important d’être accompagné et conseillé.
- Où et comment trouver de l’aide pour être accompagné ?
- Beaucoup de documentation et d’informations sont aujourd’hui disponibles pour s’informer et mieux appréhender le sujet
- Des acteurs comme l’ADEME, les CCI, l’AFNOR, les régions apportent leurs soutiens aux entreprises
👉 Voici quelques liens utiles :
- https://www.ademe.fr
- https://economie-circulaire.ademe.fr
- https://numeum.fr/nos-services
- https://www.medef.com/uploads/media/default/0019/96/13240-fiche-pratique-ameliorer-sa-gestion-des-risques-vf.pdf
- https://www.medef.com/numerique/
- https://www.afnor.org/achats/faq/comment-appliquer-loi-sapin-2-anti-corruption/
- https://les-aides.fr/aides?domaine=813&siret=&location=
- https://bilans-ges.ademe.fr
Le GPMSE s’engage pour accompagner ses adhérents sur les sujets RSE.
Dès la rentrée, nous organiserons des sessions d’informations, des témoignages, des mises en relation avec des experts reconnus et de confiance pour aller plus loin dans une démarche adaptée et cohérente.