3 QUESTIONS A…

21 janvier 2025 | Nos newsletters, Janvier 2025, Actualité

Driss AÏT YOUSSEF

 

Docteur en droit public – Spécialiste des questions de sécurité  

1 – En tant qu’expert sur les questions de sécurité, quelle est votre vision de l’évolution du secteur, notamment celui de la sécurité électronique en France ?

L’évolution du secteur est globalement conforme aux prévisions, c’est-à-dire avec une activité se surveillance humaine, structurellement, déficitaire, une puissance publique – malgré une bonne volonté – incapable de réguler correctement un secteur pourtant essentiel à la sécurité de la Nation.

En réalité, c’est encore pire car les hausses de salaire n’ont – très souvent – pas été prises en charge dans leur intégralité par les clients mettant un peu plus la pression sur les entreprises de sécurité privée incapable pour la majorité d’investir dans les technologies pour recréer de la valeur.

Cette situation est d’autant plus déconcertante que l’investissement dans les technologies au-delà de création de valeur doit permettre de redéfinir les relations avec les clients dans l’objectif de sortir du taux horaire pour entrer dans une relation servicielle comme pour une activité de propreté ou de maintenance.

 

2 – Selon vous, comment l’activité de sécurité électronique peut-elle s’inscrire et contribuer à la souveraineté nationale ?

La sécurité électronique comprend classiquement le contrôle d’accès, la vidéo-surveillance, la détection intrusion et la sécurité incendie. Depuis quelques années, des start-up ont vivifier ce secteur en proposant de nouvelles solutions.

Ces développements ont permis à l’État d’assurer sa fonction régalienne de sécurité des personnes et des biens notamment lors des Jeux Olympiques et Paralympiques 2024 que ce soit via la lutte anti-drone ou l’intégration d’un logiciel algorithmique dans les caméras couvrant le domaine public.

Les opérateurs peuvent encore innover dans l’intérêt de la Nation à la condition que le législateur accepte de revoir le cadre réglementaire qui doit pouvoir trouver son juste équilibre entre la préservation des libertés individuelles et la sécurité.

 

3 –Quelles sont les menaces émergeantes auxquelles nous allons devoir faire face à l’avenir et comment les nouvelles technologies peuvent-elles y répondre ?

Les principales menaces à mes yeux sont la propagation de fausses nouvelles ou la désinformation. C’est aussi, la sécurité des données et l’authentification individuelle qui peuvent trouver de nombreux débouchés sur le marché français.

Ces solutions sont disponibles mais leur accessibilité n’est pas toujours évidente du fait des coûts, de leur complexité d’utilisation et des normes souvent contraignantes.

Par conséquent, l’un des grands enjeux sera l’adaptabilité des solutions innovantes aux PME et aux particuliers dans le respect des libertés.

 

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